Pour faire prendre conscience de la nouveauté de ce « a+cod » en espagnol pour nous français(e), je fais un détour par la langue française.
En effet celle-ci oblige toute personne qui la parle, quand elle évoque un cours d'eau, à dire si celui-ci se jette dans la mer ou dans un autre cours d'eau. On est obligé de dire « fleuve » ou « rivière ». D'ailleurs je fais le test auparavant avec les élèves en demandant « le/la (ici mettez le nom du cours d'eau qui passe dans le coin), c'est quoi : une montagne, un village ?"
Eh bien en espagnol il n'y a pas cette distinction puisqu'on dit "río".
Chaque langue à sa façon de « découper le monde », de le saisir, de l'analyser.
Dans le cas de l'espagnol, on a aussi des découpages qui n'existent pas dans les autres langues. Ainsi ,quand on a un cod, on est obligé de décider, non pas s'il se jette dans la mer ou pas, mais" si c'est de l'humain ou pas".
Ex : « la princesa besa el sapo » ou « al sapo »
Après j'introduis l'avantage et la conséquence de ce système quant à la place des mots dans la phrase.
Ex : el profesor expulsa al alumno = expulsa el profesor al alumno = al alumno expulsa el profesor
Et toutes les « belle marquise d'amour me font vos beaux yeux mourir»
Cela ne permet pas d'exposer toutes les subtilités de la règle du COD (notamment quand le a+COD est indispensable pour connaître le sujet, que le COD soit humain ou pas) mais ce détour par le français évacue un des problèmes de compréhension de cette règle.
Bien sûr on peut réutiliser ce truc du cours d'eau pour d'autres phénomènes comme "ser" et "estar", "pedir" et "preguntar" par exemple